Discours de l’Ambassadeur à l’occasion de la cérémonie de pose de la première pierre du Lycée Français Gustave Eiffel Travaux d’Extension de l’EFM

Mesdames, Messieurs, chers amis

C’est une belle histoire, que celle de l’école française de Maputo et nous sommes les acteurs et témoins aujourd’hui d’une nouvelle étape.
Si nous en sommes arrivés là, c’est surtout grâce à trois groupes d’acteurs
D’abord les parents d’élèves et leur volonté sans faille de faire progresser l’école. Il en a fallu de l’énergie pour lancer un tel projet, et l’amener à se concrétiser, étape par étape, malgré tous les obstacles à surmonter. Ce projet de nouvelle construction, transformant l’école en lycée français, est en fait une gageure, un défi considérable. Il a fallu, il faut encore beaucoup de volonté aux parents qui, de façon bénévole, donnent de leur temps pour administrer l’école, et porter la responsabilité de tels projets. Madame la Présidente, Mesdames Messieurs les Administrateurs, et aussi toutes celles et tous ceux qui vous ont précédé (certaines et certains sont parmi nous aujourd’hui), je veux vous rendre hommage pour ce que vous faites.
Aux parents qui s’investissent dans le conseil d’administration de l’école, je veux associer celles et ceux qui participent à la vie de l’école de manière plus générale, en y organisant un grand nombre d’événements festifs, sportifs, autant de rencontres qui donnent une dimension plus humaine, plus fraternelle à l’école française de Maputo. Là encore, vous méritez notre reconnaissance à tous, car il faut aussi donner de soi et de son temps, pour monter une buvette, un bal, un stand, réunir des bonnes volontés pour que ces moments-là, hors temps scolaire, aient lieu aussi, et nous rassemblent de façon conviviale.
Bien qu’elle ait beaucoup grandi depuis les premiers cours dispensés dans une annexe de l’ambassade, l’école française est restée une école à taille humaine. Si nous espérons tous qu’elle augmente en capacité et en élèves, avec les travaux que nous entamons aujourd’hui (et c’est après tout le but), nous serons je le crois tous attentifs à ce qu’elle garde cette dimension fraternelle qui fait que l’on s’y retrouve toujours avec le même plaisir.
A côté de ce rôle moteur et déterminant des parents, je veux dire aussi un mot du rôle du Mozambique. Cette école existe ici grâce au geste amical à notre égard de l’Etat mozambicain, qui a permis à l’école d’avoir ce terrain, que beaucoup d’écoles de France et du monde nous envient. La qualité de notre école est aussi dans cet espace, vaste, ouvert et accueillant, que l’architecte a d’ailleurs su parfaitement utiliser, pour créer à la fois un sentiment d’ouverture et d’espace, tout en concevant un bâtiment fermé sur lui-même et rassurant. Au regard des plans et des projections qui nous sont présentées, je ne doute pas que le nouvel ensemble gardera cet équilibre entre fermeture propice à l’étude et ouverture propice au développement intellectuel, entre bâtiments et espaces verts, entre lieux d’études et de rencontres.
Nous devons donc être reconnaissants au Mozambique de ce terrain. Au-delà de notre reconnaissance, nous devons travailler pour que l’EFM, futur lycée français Gustave Eiffel, soit bien enracinée dans le contexte mozambicain. Cela passe par la langue, et c’est une très bonne chose que le portugais ait été introduit dans l’enseignement, dès le plus jeune âge. Mais cela passe aussi par le développement de passerelles, de rencontres, entre l’école française et les écoles mozambicaines. La francophonie a déjà permis, cette année, l’organisation de ces moments où les élèves se côtoient, se disent des poèmes ou disputent des tournois. J’espère que ces occasions seront multipliées l’an prochain : l’interculturel ne doit pas se vivre seulement à l’intérieur de ce bel établissement, qui certes regroupe déjà 40 nationalités, mais dans la rencontre hors les murs, avec les enfants du pays qui nous accueille.
Enfin, permettez-moi de souligner aussi le rôle de la France, toutes institutions confondues. La France est présente depuis les origines, constante et fidèle dans son appui. Citons par exemple la présence d’une directrice expatriée, dont nous apprécions tous chaque jour le professionnalisme et l’engagement au service de cette école. Citons aussi les bourses, pour des enfants français comme pour des enfants mozambicains. Citons le soutien de l’AEFE et de l’ambassade à des actions éducatives. Citons enfin la présence d’enseignants résidents, et d’autres enseignants qui, même en contrat local, ont été formés en France, et apportent ici, en plus de leur enthousiasme, un savoir-faire pédagogique incontestable. Tout cela sans parler, dans le cas présent, de la garantie d’emprunt et de la subvention de l’AEFE, subvention qui va permettre l’aménagement d’équipements sportifs et de sécurité.
La France, c’est la force d’un réseau de 485 établissements dans 130 pays. Le premier réseau éducatif dans le monde, et de loin, qui permet aux parents nomades par goût ou par nécessité, de donner une continuité au parcours scolaire de leurs enfants, avec la certitude que, partout, ils trouveront le souci de l’excellence, de la qualité pédagogique, et de la bonne gestion des établissements.
L’Ecole française, vous vous en doutez, est un élément majeur de la présence française au Mozambique. On y travaille avec sérieux pour offrir le meilleurs parcours scolaire possible aux enfants qui s’y retrouvent et s’y mélangent, au-delà de leur diversité de nationalités et de langues. L’EFM est un acteur de ce que notre Ministre des affaires étrangères, M.Laurent Fabius, appelle la diplomatie d’influence : on y fait en effet la promotion d’un modèle de société fraternel, qui n’impose pas l’uniformité culturelle et linguistique, mais qui, au contraire, accueille la diversité, pour en faire une valeur essentielle du message enseigné et transmis aux jeunes générations. En des temps difficiles où les repères se perdent parfois nous devons nous rappeler que c’est ce message que la France veut porter.
Le futur établissement portera le nom d’un bâtisseur génial qui a rendu incertaines et toutes relatives les limites entre le beau et le laid et dont on trouve un héritage jusqu’à Maputo. Gustave Eiffel. C’est un honneur. Je forme le voeu que cette école, grâce à sa mentalité de »bâtisseuse » et à sa volonté de construire des ponts entre les sociétés, s’identifie toujours plus à l’héritage philosophique de cet homme illustre pour devenir un beau lycée français.
Je vous remercie

Dernière modification : 13/06/2014

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